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Emily était dans la chambre noire, en train de développer des photos. Seule une petit lumière rouge éclairait la pièce. Elle avait aménagé le cagibi en chambre noire, ainsi, elle avait le plaisir de développer elle même ses photographie. Elle faisait beaucoup de noir et blanc, mais il lui arrivait de faire de la couleur. Sur les murs, on pouvait voir afficher d'un côté un grand poster, de l'autre, toutes les dernières photos développées, accroché avec une pince à linge sur des fils. On pouvait y voir des portrait, des natures mortes, et d'autres choses plus dures à voir, tel que des morts, la pauvreté, des pauvres gens. Le goût pour la jeune fille des images chocs lui venait de très loin. Mais ces images côtoyaient celles d'enfants souriant dans un parc, de jeunes couples adolescent, de personnes âgés ou de couples s'embrassant. Sur la porte, enfin, était affiché les photos de toutes les personnes qui lui étaient chères : GK, Andreï, Micha, Boris, son ancien frère, des amis de l'université...

Emily aimait cette petite pièce, elle s'y sentait bien. La musique en fond sonore. Elle s'occupait des photos qu'elle avait prises dans la clairière, quand elle entendit sonner.

La jeune fille s'interrompit. Elle attendait quelqu'un, mais n'était pas sûre que la personne qui avait sonné soit la bonne. Son estomac se serra et machinalement, elle passa une main sur son ventre...

Andeï. C’était Andreï. Quelque part, elle fut soulagée. Elle déverrouilla et ouvrit la porte, puis s’effaça et laissa entrer l’homme. Elle pâlit légèrement en quand il passa. Il fronça légèrement les sourcils et la suivit dans le petit salon. Elle lui offrit à boire.


Mais tout était silencieux, pas un mot n’avait été prononcé. Emily gardait les yeux fixés au sol, se tordait les mains et se mordait les lèvres. Andreï la regarda, l’air soucieux. La jeune semblait aller mal. Il ne l’avait que rarement vu dans cet état. Une seule fois à vrai dire. Un jour où GK avait été gravement blessé.


-Alors ? dit il enfin.


Elle souffla légèrement, se leva et alla chercher une enveloppe d’un laboratoire, puis son téléphone. Elle lui donna le papier, et fouilla un instant de le portable, avant de le lui avancer.
Le visage d’Andreï changea tout au tout.

-Concrètement, ça veut dire quoi ? demanda-t-il
-Quejesuisenceinte.
-Pardon ?
-Que je suis enceinte…, répéta-t-elle d’une petite voix.
-Et le père ..
-M’a quittée..

Le regard que lui lança Andreï à ce moment là la fit se ratatiner sur elle même. Elle lui lança un regard implorant, mais il semblait prêt à exploser. Il était calme et froid. Trop même. Signe que d’un moment à l’autre, il allait exploser. Emily s’attendait à prendre l’engueulade du siècle.

[C'est normal que tu fasses réagir mon personnage à ma place ?]

Andreï finit enfin par rentrer et par connaître la vérité sur ce qui rendait Emily comme ça. Elle était enceinte et en plus de ça le père s'était tirer. Le chef de la sécurité mit ses mains sur sa tête. Il l'avait pourtant prévenu des centaines de fois à Typhoon City. Surtout que là-bas, chaque fois qu'une femme sortait dans la rue, elle se retrouvée enceinte le soir même qu'elle le veuille ou non. Cependant, la jeune femme semblait vraiment mal en point. L'estonien la regarda alors en déclarant d'une voix très sévère mais calme :

"Il ne te reste plus qu'à appeler un médecin si tu ne veux pas gâcher ton avenir. Un gosse à ton âge, ce ne sera que des problèmes. Par contre, il faudra éviter d'en parler à GK, sauf si tu veux qu'il aille descendre ton ex."

Andreï essayait de rester le plus calme possible, mais il bouillait intérieurement. Il aurait aimé l'engueuler un bon coup mais, d'un, ça n'aurait rien arrangé et, de deux, ça l'aurait sûrement plombé encore plus. Doucement, il se leva et se rassit à côté de la jeune femme. Sans dire un mot, il mit son bras autour de son épaule afin de la rassurer.

[ben, dans une certaine limite, on peut ^^]

Elle s'était attendue à une engueulade, mais il n'y eut rien. Peut-être cela était-il pire, car il y avait toute les chances que ça ressorte à un autre moment, et à un moment inopportun. Cependant, elle était soulagée de la réponse d'Andreï. Elle se souvint des conseils qu'Andreï lui donnait quand ils étaient à Typhoon City. Mais là, c'était différent, parce qu'elle avait aimé l'homme en question. Quelques larmes dévalèrent ses joues.

Andreï lui dit fermement qu'elle devait appeler un médecin, et lui dit ce que tous les parents diraient : qu'un enfant à son âge risquait de gâcher sa vie, blablabla. Elle le savait ça. Elle avait juste peur de faire le premier pas. Et puis il lui dit qu'il faudrait qu'elle évite d'en parler à GK, car sinon, il risquait de tuer son ex.

-Pourquoi irai-t-il le tuer ?

Elle voyait bien qu'Andreï se maîtrisait sa colère. Il se leva, et s'assit à côté d'Emily. Il enroula son bras autour d'elle. Elle se colla contre lui, comme une fille aurait fait avec son père. Il la berça doucement, jusqu'à ce qu'elle s'apaise.

-Andreï... J'ai peur.

"Parce que c'est GK. Qu'un homme t'ayant fait un coup comme ça, il trouvera ça impardonnable. Après tout il t'aime, même s'il ne le sait pas.", répondit-il en soupirant.

Emily eut un rire désabusé. S'il l'aimait, n'aurait pas laissé Emeline Vance, une pouffe qui avait travaillé avec eux une année. Elle avait considéré Emily comme de la merde pendant deux mois, et GK n'avait rien fait. Par vengeance, elle avait tout fait pour faire échouer Vance et elle avait réussi. Bien sûr, elle l'avait dit ensuite à GK, sans lui dire les raisons. Ce fut l'une des rares fois où elle se vit décevoir le jeune homme. Mais au fond, elle espérait qu'Andreï dise vrai. Cependant, elle ne répondit rien et se contenta de hocher les épaules.

Andreï essuya ses larmes d'Emily avec ses mains. Elle sentit le contact râpeux de ses doigts sur ses joues et lui rappela quand elle était petite. L'homme venait souvent lui dire bonne nuit, et elle jouait avec ses joues avant de lui déposer une bise sur le front. Et il faisait pareil avec Micha. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu justement, songea-t-elle.

L'estonien lui demanda si elle voulait qu'il prenne rendez-vous pour elle. Elle hésita un instant, mais refusa, lui répondant qu'elle voulait assumer jusqu'au bout. Elle lui demanda juste s'il pourrait l'héberger deux-trois jours, le temps qu'elle se remette.

-Tu ne diras rien à GK, hein ? Ni à ton frère. Il est tellement stupide qu'il irait le dire au premier venu, demanda-t-elle d'une petite voix.

Après que Andreï ait demandé si la jeune femme voulait qu'il aille voir le médecin pour elle, elle refusa sa proposition. Le chef de la sécurité l'écouta ensuite dire qu'elle ne voulait pas que GK et Boris ne sache à propos de cette grossesse. Il eut un petit sourire, il savait très bien qu'il ne fallait rien dire à son petit frère, le roi de la gaffe. Il plaqua doucement la tête d'Emily contre son épaule. Il lui caressa délicatement les cheveux comme il avait l'habitude de le faire pour consoler ses filles. Il lui dit doucement :

"N'aie crainte, le type qui t'as largué est à moi tout seul. Je lui apprendrait à prendre ses responsabilités."

Ils restèrent un moment comme ça avant que l'estonien ait une idée. Il ne voulait pas la laisser seule pour cette nuit, il se devait donc de trouver quelque chose. Tranquillement, Andreï sortit son portable de sa poche et il déclara à la jeune femme :

"Bien, ce soir je vais te préparer à manger et je vais inviter une personne qui voudrait vraiment te voir."

Sur ces mots, il ouvrir son portable, pianota sur le clavier et le colla à son oreille :

"Allô Boris, pourrais-tu me passer Micha s'il te plait ?"
"Ok !"
"Allô papa !" fit une petite voix à travers l'appareil.
"Bonsoir ma chérie. Dis-moi ça te dirais de venir manger avec ta grande sœur ?"
"Oh oui ! oui, oui, oui, oui ! Tu veux que oncle Boris vienne ?"
"Non, met lui un plat à chauffer au micro-onde et demande à Turkish ou George de t'accompagner jusqu'à l'adresse que je vais t'indiquer."

Il donna donc l'adresse à sa fille adoptive et raccrocha. Il se tourna ensuite vers Emily avec un léger sourire. Il savait que revoir Micha lui remonterai le moral. Elles étaient très complices toutes les deux, surtout qu'elles avaient vécu des expériences similaires. Il se leva ensuite et demanda à la jeune femme :

"Et si on allait voir ce que tu as dans ton frigo ?"

"N'aies crainte, le type qui t'as larguée est à moi tout seul. Je lui apprendrais à prendre ses responsabilités."

Emily se releva et regarda gravement l'homme.

-Andreï, je te demanderai de ne pas t'approcher de lui. Il n'est même pas au courant. Jure le moi.

Elle ne voulait absolument pas impliquer son ex là dedans. Elle n'était absolument pas rancunière et elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était sa faute. De plus, elle savait qu'Andreï pouvait être très persuasif, et pas de façon très douce. Elle se souvenait notamment d'une fois particulièrement. On avait demandé à
Andreï un renseignement. Il avait été voir un mec qui vendait tout le monde, pour le peu qu'on soit persuasif -et Andreï pouvait l'être. L'estonien avait trouvé
l'homme en question, alors qu'il était en voiture, l'avait appelé par la fenêtre. L'autre abruti s'était approché et s'était retrouvé coincé entre la vitre et le haut de la fenêtre. Quand Andreï avait commencé à rouler ainsi, il avait dit tout ce qu'Andreï voulait savoir. Emily avait trouvé l'homme pathétique....

Andreï sembla rester un moment pensif, puis lui dit qu'il n'allait pas la laisser seule et inviter quelqu'un qui voulait la voir. Elle se douta que c'était Micha, car Micha avait toujours envie de la voir. Andreï confirma son idée. Elle sourit doucement et éclata de rire quand Andreï dit de mettre un plat au micro onde pour Boris.

"Et si on allait voir ce que tu as dans ton frigo ?
-Y a pas grand chose tu sais... Juste de quoi tenir un siège quand GK, toi et vos hommes débarquez, dit-elle avec une pointe d'ironie.


Finalement, ils se décidèrent pour un pizza. En attendant Micha, Emily alla prendre une douche, laissant Andreï seul un petit quart d'heure. Elle le rejoint dans le salon. Il était assis dans un fauteil et semblait pensif.

-Tu m'en veux, hein ? demanda-t-elle.

La réponse d'Andreï fusa, franche et claire. Mais Emily préférait qu'il lui dise la vérité plutôt qu'il garde de la rancœur. Il lui dit qu'il fallait qu'elle appelle un médecin au plus vite. Tandis qu'il parlait, on sonna. Andreï alla ouvrir, et Emily en profita pour allumer une cigarette. Elle entendit la voix de George, puis celle de Micha qui l'appelait. Elle déboula dans le salon comme une furie, malgré le fait qu'elle boitait légèrement. La jeune femme accueillit dans ses bras une petite fille complètement hystérique qui parlait dans tous les sens. Elle lui demanda de parler un peu moins fort, et alla préparer des boissons : une vodka pour Andreï et du jus de pomme pour sa petite sœur. Elle ne prit rien, elle avait l'estomac trop noué.

Elle écouta Micha lui raconter ses dernières aventures scolaires quand Andreï entra dans le salon. Il vit la cigarette d'Emily et fronça les sourcils, sans rien dire. Plusieurs amoureux de Micha, combat de peluches et Barbie plus tard, Andreï décréta que l'heure de manger était venue. Il alla chercher la pizza et Emily alluma une autre cigarette. Elle n'arrivait pas à se détendre, malgré la présence de Micha. Mais elle arrivait à garder une contenance sereine.

Ils parlèrent de banalités durant le repas, tâchant de faire participer la petite fille. Soudain, le portable de la jeune fille vibra.

Tandis que le téléphone continuait de sonner, Andreï signala leur départ. Micha essaya de négocier pour rester, mais Andreï restait ferme. Ils partirent. Andreï lui conseilla de ne pas décrocher si c'était son ex, et lui dit qu'en cas de problème, il serait. Comme on pouvait s'en douter, Micha voulut savoir ce qu'il se passait. L'estonien prétexta la tabagie d'Emily. Entre temps, le téléphone avait arrêté de sonner. Elle voulut voir qu'il l'appelé, mais l'écran indiquait un numéro privé. Elle le posa sur la table et la débarrassa. Elle venait à peine de commencer que la sonnerie retentit de nouveau. Cette fois ci, elle décrocha, écoute quelques instants, et coupa net la conversation. Elle n'avait plus rien à dire à la personne qui l'avait appelé.

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